“We Belong” : où Sinkane a peur du vide et rate sa cible

Ahmed Gallab a beau en être la tête pensante, le compositeur, l’instrumentiste et le chanteur principal, et en causer à la 1ère personne la plupart du temps, Sinkane est en réalité un groupe. Initié par le musicien américano-soudanais né à...

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Ahmed Gallab a beau en être la tête pensante, le compositeur, l’instrumentiste et le chanteur principal, et en causer à la 1ère personne la plupart du temps, Sinkane est en réalité un groupe. Initié par le musicien américano-soudanais né à Londres, We Belong est un hommage non dissimulé aux musiques africaines passées à la moulinette du rock, du funk et de l’electroclash.

C’est un drôle de disque faisant suite à quelques coups de force savoureux comme Mean Love en 2014 mais qui, au fil de son élaboration, s’est transformé en une célébration collective surprenante. La liste des convives est massive – Bilal, Casey Benjamin, Ifedayo Gatling, Hollie Cook, entre autres –, le tout avec Money Mark à la coproduction.

Quand la superposition prime sur la composition

Malgré des morceaux de bonne facture, ce disque souffre terriblement de son aspect choral, comme si Ahmed Gallab n’avait plus été en position de choisir, comme si chaque intervention extérieure se devait d’être représentée, entendue, honorée, et tant pis pour l’auditeur·rice qui se retrouve souvent face à un amas d’idées avec pour seul point commun l’envie de communier.

Louable intention pour un résultat indigeste où la superposition prime sur la composition. Au début de certaines chansons, Ahmed Gallab part enfin d’une idée claire. Mais très vite, il remplit, ajoute, invite sans cesse, presque par principe. Dommage.

We Belong (City Slang/PIAS). Sortie le 5 avril.