Woody Allen s'en prend au documentaire accablant sur les accusations d'inceste
WOODY ALLEN - “Une entreprise de démolissage remplie de mensonges”. C’est en ces mots que Woody Allen qualifie le documentaire “Allen v. Farrow” au lendemain de la diffusion du premier épisode sur HBO ce dimanche 21 février. Réalisée par les...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
WOODY ALLEN - “Une entreprise de démolissage remplie de mensonges”. C’est en ces mots que Woody Allen qualifie le documentaire “Allen v. Farrow” au lendemain de la diffusion du premier épisode sur HBO ce dimanche 21 février. Réalisée par les documentaristes reconnus Kirby Dick et Amy Ziering, la série donne notamment la parole à Dylan Farrow, qui accuse son père Woody Allen de l’avoir agressée sexuellement en août 1992 alors qu’elle était âgée de 7 ans.
Le documentaire-fleuve “Allen v. Farrow”, qui compte quatre épisodes d’une heure chacun, se révèle accablant pour le réalisateur américain de “Minuit à Paris” ou “Vicky Cristina Barcelona”. Les réalisateurs Kirby Dick et Amy Ziering livrent ici un exposé qui reprend l’enquête, avec témoignages et documents à l’appui, dont certains inédits, mais va bien au-delà.
Dans le documentaire, le lien est fait entre l’agression sexuelle présumée de Dylan – que le réalisateur a toujours réfuté –, et la relation de Woody Allen avec la fille adoptive de sa compagne Mia Farrow, Soon-Yi Previn, devenue sa femme, mais plus généralement avec le goût du réalisateur oscarisé pour les jeunes filles.
Documents et témoignages indiquent notamment que le metteur en scène a eu des relations sexuelles avec Soon-Yi bien avant sa majorité.
Un documentaire “criblé de mensonges” pour Allen
À ces éléments troublants, “Allen v. Farrow” superpose la propension supposée de Woody Allen à la manipulation, de la presse notamment, pour atténuer la portée des accusations et discréditer Mia Farrow. Le film va jusqu’à laisser entendre qu’il pourrait avoir fait dérailler les deux enquêtes officielles sur l’affaire, dont aucune n’a abouti à des poursuites.
“Ces documentaristes n’avaient aucun intérêt pour la vérité”, réagissent ce dimanche 21 février Woody Allen et sa femme Soon-Yi Previn dans un communiqué publié par The Hollywood Reporter. “Ils ont passé des années à collaborer subrepticement avec les Farrow et leur ont permis de monter une entreprise de démolissage remplie de mensonges.” Le couple assure avoir été contacté “il y a moins de deux mois” pour donner leur version des faits avec seulement “quelques jours pour répondre”. Ce qu’il a décliné, tout comme leur fils adoptif Moses, soutien public de son père par le passé.
Le communiqué assure aussi que les accusations faites par la fille adoptive de Woody Allen sont “catégoriquement fausses”. “De multiples organismes ont enquêté à l’époque et trouvé que, peu importe ce que Dylan Farrow a pu être poussée à croire, absolument aucun abus n’a jamais eu lieu (...) Bien que ce documentaire à succès de mauvaise qualité puisse attirer l’attention, il ne change pas les faits.”
Durant les quatre heures de réquisitoire impitoyable du documentaire “Allen v. Farrow”, la parole de Woody Allen intervient via des extraits du livre audio, lu par le réalisateur, de sa récente autobiographie, “Soit dit en passant” (2020).
La culture de la domination pré-MeToo
Plus globalement, le documentaire dénonce la culture de la domination masculine pré-MeToo, qui a permis à de nombreux hommes de pouvoir d’abuser impunément de leur position, parfois au vu et au su d’une partie de leur milieu professionnel.
En outre, “Allen v. Farrow” aura une résonnance particulière en France où il doit être diffusé sur OCS en mars, à l’heure où l’affaire Duhamel a déclenché une série d’accusations d’inceste visant des personnalités publiques.
Les auteurs montrent aussi comment Allan Konigsberg, de son vrai nom, a continué à bénéficier du soutien indéfectible du monde du cinéma après sa mise en cause, tandis que Mia Farrow, privée de rôles, devenait, selon elle, persona non grata à Hollywood.
Ce n’est qu’en 2017, à la faveur d’une tribune de Dylan Farrow, et du soutien public renouvelé de son frère Ronan, journaliste devenu héros du mouvement #MeToo, qu’acteurs et actrices ont pris publiquement leurs distances avec l’octogénaire, très isolé depuis.
Pour Kirby Dick, le propos est élargi au point que ce documentaire, qui porte pourtant le nom de Woody Allen, “n’est pas vraiment sur lui”, a-t-il avancé dans un entretien au Washington Post.
“Cela parle d’un système”, a confirmé Amy Ziering. “Ce film touche à la complicité, le pouvoir de la célébrité, le pouvoir de la manipulation, la façon dont nous allons croire quelque chose qui sera suffisamment répété.”
“Allen v. Farrow” est aussi une plongée dans l’univers de Dylan Farrow, qui se livre ici comme elle ne l’avait encore jamais fait auparavant, encore visiblement marquée, près de 30 ans après, par un profond traumatisme.
“Il y a eu tellement de désinformation, (...) de mensonges”, dit celle qui est désormais elle-même mère. “On a douté de moi, on m’a mis sous un microscope, j’ai été humiliée”, tandis que son père adoptif ”était en roue libre”.
“Je pense que beaucoup de gens qui verront” le documentaire, a dit Kirby Dick, “y compris des personnes qui défendent Woody Allen aujourd’hui, vont changer d’avis ou voir les choses d’une façon très différente.”
À voir également sur Le HuffPost: #Metooinceste: elle témoigne après avoir accusé son ancien directeur de centre aéré à Paris