Yan Wagner revisite les eighties avec “Couleur chaos”
“I’m against the eighties”, clamait déjà l’inoubliable Lawrence sur le 1er album de Denim en 1992. L’interminable influence de cette décennie idéalisée sur notre époque lui donnera tort. Yan Wagner fait partie de ceux et celles qui s’attachent...
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“I’m against the eighties”, clamait déjà l’inoubliable Lawrence sur le 1er album de Denim en 1992. L’interminable influence de cette décennie idéalisée sur notre époque lui donnera tort. Yan Wagner fait partie de ceux et celles qui s’attachent à la faire revivre depuis 2012.
Avec un 1er album qui lorgnait vers la new wave et les rives glacées de la Mersey, puis un second LP qui dévoilait sa maîtrise de l’electro, le Franco-Américain s’offre un nouveau départ avec Couleur chaos. Poussé par son ami Etienne Daho, il prend la (bonne) décision d’abandonner l’anglais pour chanter intégralement cet album en français.
Une tristesse diffuse sur des morceaux légers
Sa voix profonde de crooner s’y déploie avec une élégance folle. A l’image d’Alex Cameron, il se réinvente en It boy de pacotille, assumant de jouer la carte d’une pop fun et décomplexée. La formule “wagnérienne” emprunte au meilleur de la chanson française et y injecte de belles idées électroniques tartinées de funk et de disco.
Seules certaines chansons souffrent du clin d’œil appuyé autour des codes 80’s sur la durée : la frime cool, le doigt nerveux frappant les touches immaculées d’un Yamaha DX7 en costume à épaulettes XXL.
L’album ne réinvente rien, mais sa réussite tient à la tristesse diffuse qui habite ces morceaux légers en façade. Le deuil, l’absence ou les malentendus se cachent sous les nappes étincelantes des synthétiseurs. Chaotique et coloré, tragique et lumineux à la fois. Le titre ne mentait pas.
Couleur chaos (Yotanka/PIAS). Sortie le 3 septembre