Yannick Jadot trace son "chemin" pour 2022, quitte à devancer la primaire écolo

POLITIQUE - Il ne manquait plus que la cravate pour parfaire un décor présidentiel. S’exprimant depuis son bureau de la place Vendôme dimanche 31 janvier en duplex pour le 20 heures de TF1, Yannick Jadot, qui a mis un coup d’accélérateur dans...

Yannick Jadot trace son "chemin" pour 2022, quitte à devancer la primaire écolo

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Yannick Jadot lors de l'université d'été du Medef au mois d'août 2020 (illustration)

POLITIQUE - Il ne manquait plus que la cravate pour parfaire un décor présidentiel. S’exprimant depuis son bureau de la place Vendôme dimanche 31 janvier en duplex pour le 20 heures de TF1, Yannick Jadot, qui a mis un coup d’accélérateur dans la course pour 2022, avait des airs de président en exercice, devant les drapeaux tricolores et européens impeccablement repassés et exposés derrière lui. La localisation de son bureau avait également de quoi interpeller.

Alors que les élus EELV ont tendance à s’établir dans les quartiers populaires de la capitale, l’eurodéputé a posé ses cartons dans le très chic 7e arrondissement, où il donnait une conférence de presse ce mercredi 3 février. “Le studio le moins cher que nous avons trouvé se trouve dans le coin le plus luxueux Paris. C’est ainsi”, justifiait en amont son entourage, conscient que l’ambiance bijouteries et montres suisses détonne pour un candidat écolo. 

“J’ai toujours été loyal”

Ou plutôt un simple “eurodéputé”. Parce qu’officiellement, Yannick Jadot, qui dit tracer “un chemin”, n’est candidat à rien. Même pas à la primaire de son parti qui doit se tenir à l’automne. “Les candidatures ouvriront en juillet, on ne peut pas être candidat à quelque chose qui n’a pas commencé”, esquive son entourage. “L’heure n’est pas venue des déclarations de candidature”, a éludé l’intéressé devant la presse, à l’occasion du lancement officiel de sa plateforme “2022 l’écologie”, conçue comme une rampe de lancement pour la prochaine présidentielle. Une “initiative personnelle”, précise-t-il, après avoir déroulé quelques idées phare de ce qui sonne comme une ébauche de programme, comme l’investissement de 20 milliards d’euros par an dans l’innovation et l’économie pour la transition écologique ou la fin de la vente de véhicules diesel à l’horizon 2030. 

Malgré l’insistance des journalistes présents, l’eurodéputé n’a pas clairement fait acte de candidature, alors qu’un sondage publié ce mercredi le place en meilleure position qu’Anne Hidalgo en cas de ticket unique mêlant socialistes et écologistes et en dépit d’une déclaration solennelle face caméra réalisée juste avant la séance de questions/réponses. Pour autant, et alors qu’il est prévu que le parti dirigé par Julien Bayou organise une primaire, pas questions pour Yannick Jadot d’imaginer faire cavalier seul. 

“J’ai toujours été loyal et il n’est pas question que je parte à la présidentielle sans ma famille politique”, assure l’eurodéputé. Tout en estimant que la désignation d’un candidat au sein du parti écolo n’est pas une fin en soi, alors qu’Éric Piolle et Sandrine Rousseau manifestent également leur intérêt. “La seule possibilité de gagner en 2022 c’est de rassembler les forces politiques qui se situent entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Il faudra donc à un moment donné un mode de désignation à cette échelle”, a-t-il ajouté, soulignant que ce qui se jouera à la prochaine élection présidentielle dépassera obligatoirement les intrigues propres à EELV. 

“Primaires des idées”

Pas étonnant dans ces conditions de le voir parler de “primaire des idées” en évoquant sa propre plateforme. Une formule que l’on retrouve également dans la bouche du premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, lequel milite aussi pour éviter une dispersion au premier tour de la présidentielle. De là à se méfier des travers d’une primaire interne, il n’y a qu’un pas que l’élu écolo n’est pas loin de franchir. Prenant l’exemple des dernières désignations au PS et chez LR, Yannick Jadot dit se méfier des “primaires identitaires” qui consistent ”à essayer de définir ce qu’est un mouvement avant de gagner”.  

Un exercice qui peut vite se transformer en “machine à perdre”, surtout s’il offre le spectacle “des divisions”. Vainqueur du dernier cru écolo en la matière et sacrifié pour se mettre dans la roue de Benoît Hamon en 2017, Yannick Jadot a essuyé récemment quelques revers en interne, avec notamment le rejet à 75% de la motion défendue par ses proches au mois de septembre, consistant à désigner le candidat EELV avant Noël 2020.

Au sein de son parti, certains aimeraient bien freiner la cadence, à l’image du maire de Grenoble Éric Piolle. “Ce n’est pas l’heure de choisir un candidat ou une candidate”, a-t-il déclaré sur France Inter ce mercredi, préférant se focaliser sur les élections départementales et régionales.

Si Yannick Jadot ne compte pas faire l’impasse sur ces échéances (il doit se rendre en Bretagne ce week-end pour soutenir la liste écolo), il ne cache pas se préoccuper de l’étape suivante. “Je ne fais pas ce travail pour une candidature de témoignage. Ma question ce n’est pas de battre le score de Noël Mamère, ou de Corinne Lepage, mais comment battre Emmanuel Macron et Marine Le Pen”, a-t-il prévenu, se disant convaincu qu’écolos et socialistes finiront par trouver un candidat commun. Ça tombe bien, c’est ce qu’il propose.  

À voir également sur Le HuffPost: Faut-il rendre le vaccin anti-Covid-19 obligatoire? Les avis sont très partagés