Yard Act a toujours de l’énergie à revendre sur “Where’s My Utopia?”

Après l’inaugural The Overload (2022), Yard Act pouvait aller n’importe où. Allaient-ils muter en laborantins, durcir le ton sur un brûlot incendiaire, remonter un peu plus la généalogie punk ? Les Anglais ont finement choisi la plus simple...

Yard Act a toujours de l’énergie à revendre sur “Where’s My Utopia?”

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Après l’inaugural The Overload (2022), Yard Act pouvait aller n’importe où. Allaient-ils muter en laborantins, durcir le ton sur un brûlot incendiaire, remonter un peu plus la généalogie punk ? Les Anglais ont finement choisi la plus simple des solutions : s’amuser et faire bouger les corps.

Pour l’inspiration, direction le Who’s Who 1996 à la lettre B pour Beck (Petroleum semble issu d’Odelay), The Boo Radleys, Beastie Boys, Cake (oui, et alors ?). Toujours à la même entrée du dictionnaire pop, l’ouverture An Illusion donne (justement) l’illusion d’un Blur impressionniste, mais fausse piste : c’est vers Gorillaz que lorgnerait plutôt le disque, d’ailleurs produit par Remi Kabaka Jr., le batteur du groupe virtuel.

Des bricolages, des cordes et des claviers

Ne gardant du postpunk des débuts qu’une façon très PiL de toiser l’oreille, le quatuor ose le pot-pourri, les bricolages, les cordes et les claviers. Et se (la) explique aussi, avec un sens aussi pervers que réjouissant de l’autocélébration, éclatant dans les tubes volontaristes et caustiques We Make Hits et Dream Job.

Ailleurs, tant d’énergie en pure perte et d’efficacité compassée lasseraient sans attendre. Le sortilège de Where’s My Utopia? tient dans sa capacité à sans cesse réveiller l’attention, la curiosité, la faim. Un appétit qu’on devine être aussi celui de ces insatiables faiseurs, qui nous laissent un peu sonné·es pour une fin d’album posée sur un spoken word indolent et guère plus avancé·es quant à leurs futures intentions.

Where’s My Utopia? (Island Records/Universal). Sortie le 1er mars. En concert au Cabaret Sauvage, Paris, le 5 avril.